POURSUITE DE LA RESTRUCTURATION EN LAIT UHT Terra Lacta apporte ses 250 Ml à Orlait

La consommation de lait conditionné n'en finit pas de reculer. En vingt ans, elle s'est réduite de 13 %. L'année 2013 confirme cette tendance. Les ventes en hyper et supermarchés, et hard discounts sont passées de 2,72 à 2,62 milliards de litres entre 2012 et 2013 (- 3,6 %). Les drives contrecarrent légèrement ce glissement en portant la baisse totale des ventes en GMS à 2,5 %. « Nous subissons parallèlement un écrasement de nos marges, souligne Giampaolo Schiratti, président de Syndilait, le syndicat des fabricants de lait de consommation et directeur général de Candia. L'envolée 2013 du prix du lait départ ferme n'est répercutée que partiellement sur les prix de vente sortie usine. » Ils progressent en moyenne de 3 %, soit un retour aux tarifs 2011. « Hors drives, le prix moyen consommateur en GMS s'établit à 0,83 € le litre. Nous sommes loin de notre objectif de 1 €. » Pour les industriels, redresser la situation passe par une restructuration. Candia, qui pèse 1,46 milliard de litres conditionnés, devrait achever cette année son plan de fermeture des usines du Lude (Sarthe), Saint-Yorre (Allier) et Villefranche-sur-Saône (Rhône), et ainsi renforcer les autres unités de conditionnement. La filiale de Sodiaal investit ainsi 22 millions d'euros à Awoingt (Nord) pour monter la capacité de l'usine de 300 à 450 Ml.

Cette restructuration passe aussi par une limitation des intervenants face à une grande distribution particulièrement agressive sur ce produit basique.

Soulagement de Terra Lacta

L'entrée du groupe coopératif poitou-charentais Terra Lacta (TL) dans la société de commercialisation Orlait, à hauteur de 5 % du capital, est une nouvelle étape dans la concentration de ce secteur. L'Autorité de la concurrence a rendu un avis favorable le 14 avril. Orlait, spécialisée dans les MDD et premiers prix, et détenue à 54 % par Candia, voit son périmètre passer de 900 Ml à 1,15 milliard de litres. À comparer aux 3,6 milliards conditionnés en France l'an passé. Hormis les 8 Ml valorisés par la laiterie Les Fayes (Haute-Vienne) en lait régional, les 240 à 250 Ml de lait UHT seront sous le contrôle d'Orlait(1). « C'est un soulagement, confie José Pano, directeur de la SLVA, filiale de Terra Lacta. L'équipe commerciale est réduite à deux personnes après le transfert d'une partie vers Bongrain (NDLR : rapprochement de TL et Bongrain le 1er octobre) et le plan social de la coopérative. Elle a réussi malgré tout à obtenir des hausses tarifaires pour un prix du lait 2014 à 360 E/1 000 l. Fin avril, nous butions encore sur le refus de Casino qui pèse pour 30 % dans nos débouchés. »

Ces évolutions ne suffisent pas à renverser la tendance. « Il faut débanaliser le produit », affirme Nicole Demarty, experte en marketing. La progression de 7,9 % des laits UHT bios, de 4,4 % des aromatisés et de 0,3 % des marques nationales indique la voie à suivre. Si ce travail s'accompagne d'une adaptation à la demande des pays émergents, le lait de consommation a de l'avenir. Les exportations vers la Chine ont fait un bond de 113,5 % l'an passé (200 Ml exportés).

CLAIRE HUE